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Devenir ou Destin
En marchant , élaborer nos propres chemins ou bien suivre les vieilles ornières.

Vaste amoncellement de réflexions personnelles sur la vie, la science, la politique, la nature?, l’esprit?, parfois les actualités politiques… Dirigés vers un but : élaborer notre propre chemin afin d’éviter le morbide et prévisible destin capitaliste.

Le tout avec de nombreux détours musicaux.

Les saintes trinités
Article mis en ligne le 28 avril 2019

La datation du capitalisme? donnée par Pouliquen dans sa "conférence gesticulée" (voir ici) efface deux pans majeurs de l’histoire de l’Occident et du capitalisme?, leur naissance et leur adolescence. Leur enfance, d’abord : les activités de la ligue hanséatique et de la Venise marchande dès la fin du XIIe siècle. C’est à cette époque lointaine que les marchands ont commencé à superviser les activités productives afin de les orienter vers leurs besoins marchands et que, ce faisant, ils donnèrent petit à petit naissance aux sociétés par actions et aux places boursières. Puis leur adolescence : de la « Renaissance » jusqu’à la gloire des « Lumières ».

Cette datation courte-vue, en revanche, est bien celle de la naissance d’un nouveau culte, celui de la compétition et de l’échelle d’évaluation associée nommée "performance". Et aussi celle de nos « démocraties » : mise au monde des États-nations avec des lois nouvelles (adaptation aux impératifs marchands des anciens régimes culturels et politiques de l’Europe et de ses colonies).

Mais les États, même "nationaux", ne sont supportables par leurs administrés que tant qu’il existe au moins un apparent contre-pouvoir. La civilisation occidentale en a un universel et si efficace que, s’il n’avale pas les États, c’est uniquement parce que ce serait contraire à sa nature? : c’est en effet lui-même qui les a suscités, il est la mère des États et le cœur de la civilisation. Ce "contre-pouvoir" est puissant et socialement malfaisant, de sorte que tout peuple fait bien plus confiance en son État-nation, du moins tant qu’il parvient à le voir comme une projection de lui-même jusque dans son exercice d’autorité. C’est également en cela, dans ce rôle d’épouvantail, que le "contre-pouvoir" est efficace. Que se passerait-il si nous utilisions l’État contre ce qui est en réalité un contrefort du pouvoir et même plus, sa mère : les forces financières capitalistes ? Nous tomberions sous l’unique joug du vainqueur. Les États nationaux forment autant de binômes avec les forces capitalistes, se débarrasser du capitalisme? consistera à détruire ces binômes.

Dans le monde post-chrétien, Dieu, c’est le capital, l’État est un fils de Dieu et le sport est le saint-esprit?. Une sainte trinité, trinôme déclinée en un grand nombre de versions locales dites "nationales" : un seul Dieu, un seul esprit? (compétitif), mais une fraternelle pluralité de "nations".