Selon le psychiatre Jean-Nicolas Despland, du CHUV de Lausanne, « la dépression est une construction sociale, et l’industrie y a joué un rôle ». Et selon Marie Israel du GRAAP, « dans le cas du burn out, qui est une réaction à une situation extérieure, on prétexte que la personne? a craqué parce qu’elle était fragile. Or, il y a des conditions de travail qui broient les gens, et celui qui craque, contrairement aux idées reçues, est celui qui est attaché à ses valeurs et se trouve en situation de conflit entre les siennes et celles que lui impose son entreprise. »
Le psychanalyste Patrick Landman pointe clairement le problème : « Plutôt que de cultiver nos potentialités de dépressivité qui nous permettent de rebondir, on cache cela et on dit aux gens : “C’est votre cerveau, on va vous donner des médicaments.” Du coup, on les coupe de cette potentialité. Il y a des cas où c’est tellement grave qu’on n’a pas le choix, en particulier dans les dépressions de type mélancolique. En dehors de ces cas un peu rares, il faut aider les gens à accepter d’être parfois un peu déprimés. »
« La dépression a été mondialisée en particulier par Big Pharma, mais en réalité, c’est une notion occidentale. Dans les autres cultures, quand les gens craquent, on appelle cela autrement et on traite cela autrement. »
Est-ce bien le bout du tunnel que nous commençons à percevoir ? Voir http://www.lemonde.fr/sciences/article/2018/03/19/la-depression-un-mal-flou-a-redefinir_5273267_1650684.html