Une maladie psychique bien de notre époque (ne serait-ce que parce qu’elle est particulièrement profitable au Produit Intérieur Brut) : l’addiction aux médicaments psychiatriques. Une addiction préparée et entretenue par cette foi en un progrès technologique tendant à nous transformer tous en cybernanthropes puis en posthumains.
« quand les psychiatres ne peuvent résister à la tentation [de poser de nouveaux diagnostics pendant qu’un patient est sous traitement avec des médicaments psychotropes], ils devraient l’appeler, par défaut, un trouble induit par le médicament. Cela ramènerait le blâme à son lieu d’origine plutôt que sur le patient et augmenterait la probabilité que les psychiatres réduisent progressivement les médicaments, redoutant les poursuites en responsabilité civile pour n’avoir rien fait après avoir diagnostiqué un trouble provoqué par un médicament. »
Peter C. Gøtzsche, Psychiatrie? mortelle et déni organisé
« Le cybernanthrope déplore la faiblesse humaine et ses faiblesses. Il connaît ses imperfections. L’humain, la qualité humaine, il les désavoue. [...] Il aspire à fonctionner, c’est-à-dire à n’être que fonction. »
Henri Lefebvre, Vers le cybernanthrope