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Devenir ou Destin
En marchant , élaborer nos propres chemins ou bien suivre les vieilles ornières.

Vaste amoncellement de réflexions personnelles sur la vie, la science, la politique, la nature?, l’esprit?, parfois les actualités politiques… Dirigés vers un but : élaborer notre propre chemin afin d’éviter le morbide et prévisible destin capitaliste.

Le tout avec de nombreux détours musicaux.

Sur le gaspillage éhonté de la main d’œuvre
Article mis en ligne le 1er mai 2008

Pour faire suite au post scriptum de mon post sur les cadences capitalistes (15/09/07 - 28/03/08) il me faut remarquer que ce n’est pas nécessairement le travail réellement fourni par le travailleur qui l’use. Je ne sais pas de visu ce qu’il en est dans l’industrie – en Chine ou ailleurs – mais j’ai en revanche une expérience directe du maraîchage en pays nantais et je peux témoigner que ce qui m’usait il y a quelques jours, tandis que je mettais inlassablement (enfin, façon de parler !), interminablement et l’un après l’autre des milliers de brins de muguet dans une trieuse (une machine qui trie les brins en fonction du nombre de clochettes ouvertes), ce qui m’usait, c’était moins le travail fourni – le travail utile – mais la posture qu’il me fallait maintenir et qui, bien sûr, à la longue, était intenable !

(j’ai la nette impression que les concepteurs de machines conçoivent leurs engins sans jamais se demander comment les ouvriers l’utilisant (?) pourront se tenir, sinon après coup, quand la machine est terminée. Alors qu’il faudrait en réalité commencer par ça !)

Les employeurs font parfois preuve d’une grande désinvolture ! user inutilement sa propre main d’œuvre ! provoquer un effort qui n’est pas transformé en marchandise ! (l’effort – sur le squelette – de maintien de la posture... seuls les mouvements des bras, des mains et des doigts sont, en l’occurrence, utiles)

Visiblement, il arrive que les employeurs considèrent la main d’œuvre comme une ressource renouvelable : ils ne l’économisent pas. Il serait peut-être judicieux de déclarer les ouvriers maraîchers (entre autres) "espèce protégée", afin que leurs employeurs soient amenés à faire comme si cette denrée n’était pas renouvelable...

Car, de fait, elle l’est.

Notre chance à nous, laborieux du maraîchage, c’est que nous avons peu de chance de finir dans un incendie, contrairement à ceux qui fabriquent des matelas (cf le récent incendie d’une usine au Maroc, toutes issues fermées).

 
« L’industrie n’est pas vouée à détruire l’environnement » écrivait récemment Frédéric Joignot dans Le Monde 2 ("Ecologie industrielle : la Nature? pour patron", Le Monde 2 du 4 avril 2008). L’industrie est-elle vouée à détruire ses ouvriers, ses employés ?

Évidemment non, et nous aurons un tas d’écologues qui intégreront cette problématique dans leurs études.
Et ils seront écoutés, suivis, parce que cela permettra de continuer à se passer de l’irruption de la démocratie en milieu de travail, dans les "processus de décisions", « La parole à l’usine ? ah non ! on nous a déjà fait le coup il y a quarante ans, on ne va pas recommencer ; la production industrielle est toujours et uniquement affaire technique ! » pensent-t-ils,
nos maîtres… [1]

La production industrielle ne serait donc pas une affaire humaine ?