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Devenir ou Destin
En marchant , élaborer nos propres chemins ou bien suivre les vieilles ornières.

Vaste amoncellement de réflexions personnelles sur la vie, la science, la politique, la nature?, l’esprit?, parfois les actualités politiques… Dirigés vers un but : élaborer notre propre chemin afin d’éviter le morbide et prévisible destin capitaliste.

Le tout avec de nombreux détours musicaux.

Dans la pupille de l’œil (ADLP 1)
Article mis en ligne le 23 octobre 2018

La pornographie professionnelle n’avait pas été capable de démolir mon imaginaire? à la femme sanctifiée, car elle ne s’y heurtait pas : elle créait un autre monde, un ailleurs aseptisé. La pornographie d’aujourd’hui, en grande partie amateur ou provenant de professionnels éduqués par les amateurs et amatrices, s’y heurte de plein fouet. Elle ne montre pas un autre monde, artificiel, mais le vrai monde, le notre. Sans tabous, mais en considérant la reproduction d’images de la vie sexuelle humaine et des corps humains sexués comme une activité artistique à la portée de chacun. Nous n’avons plus besoin d’artistes d’avant-garde, même dans ce domaine.

De leur côté, les comptes-rendus journalistiques de "faits-divers" continuent toujours de heurter parfois ce qui, dans les reliquats de mon vieil imaginaire?, concerne la femme et la sexualité de la vie humaine. Cependant, ces comptes-rendus sont sur un autre terrain car ils évitent de recourir sérieusement à des images ; à cause des "droits à l’image", mais aussi à cause d’un relatif respect de la "vie privé", soucis qui conduisent certains journalistes en manque d’illustration par l’image à recourir à des banques d’images nous proposant une vision d’un monde entièrement factice, aseptisé comme l’était l’ancien monde de la pornographie – ce comportement professionnel nous montre qu’en réalité ils méprisent tellement l’image qu’ils refusent d’y voir une véritable source d’information (forcément non identitaire).

Avant internet, les médias et les industries de la reproduction d’images nous donnaient le tempo sur un mode qui a durablement marqué les arts. Longtemps dominé par deux battements, l’un quotidien et l’autre hebdomadaire, l’évolution des appareils de diffusion permit l’intensification et le resserrement d’une rythmique dont les musiques actuelles, le rap et le slam sont la trace. Mais aujourd’hui internet en fait un lissage de la forme : c’est une médiation continue sans début ni fin, une éternité immobile montrant une agitation continuelle. À l’aplatissement dans les deux dimensions chères à la culture occidentale, plaisir/souffrance et domination/soumission, qui avaient toutes les deux la fâcheuse propriété de pouvoir se réduire à une unique dimension possession/dépossession, a succédé le filage : internet révèle ainsi qu’il n’est pas une toile d’araignée mais l’araignée elle-même. C’est une araignée œil de Dieu et c’est en elle que nous nous agitons, dans la pupille de l’œil, puis dans le fil de la toile [1].