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Devenir ou Destin
En marchant , élaborer nos propres chemins ou bien suivre les vieilles ornières.

Vaste amoncellement de réflexions personnelles sur la vie, la science, la politique, la nature?, l’esprit?, parfois les actualités politiques… Dirigés vers un but : élaborer notre propre chemin afin d’éviter le morbide et prévisible destin capitaliste.

Le tout avec de nombreux détours musicaux.

Je ne crois pas en l’orgasme
Article mis en ligne le 15 août 2013

Oui, Tingy nanana (voir ici [1]) avait raison de me le faire remarquer, il y a quelques années déjà : j’ai une culture de fille. Mais une culture de fille d’avant la pilule, d’avant le stérilet et l’interruption volontaire de grossesse. Je ne cherche pas le plaisir, je cherche l’amour. D’ailleurs, je ne crois pas en l’orgasme? [a], je n’y ai jamais cru. Là où d’autres voient un nirvana, je ne vois qu’une excitation qui s’intensifie un moment puis s’éteint d’un coup. Je crois que le paradis est donné par des caresses guidées par des sentiments ; à cause de cela, je trouve insensé l’invention d’assistants sexuels pour handicapés… Avec un tel déphasage d’avec mon époque, il n’est pas étonnant que je ne m’en sois pas bien sorti. Il est beau, déjà, que je sois resté vivant.

Au milieu des années 2000, les occasions de "baiser" se sont enchaînées pour moi à une cadence qui me surprenait, mais je ne pouvais que les rater : on me proposait le plaisir à partager de suite, je cherchais l’amour. J’avais beau, sous l’influence sans doute de mon époque, me dire que mon corps ne se souciait aucunement de l’amour, cette illusion, mon corps restait sous l’emprise de mon rêve romantique. Je continuais de ne pas croire aux plaisirs du sexe et à croire au bonheur de l’amour. Je n’ai pas changé.

Il faut dire que la manière dont mon corps semblait chercher le plaisir n’avait rien de convaincant : je me branle en regardant des photos pornos. Une habitude que, dans un autre monde, je n’aurais pas acquise. Je l’ai prise parce qu’adolescent j’entendais toute la gauche, la plus grande partie de l’extrême gauche et l’ultra gauche proclamer que l’orgasme? était grand, et parce qu’à leur façon intéressée, les marchands de droite et de gauche le proclamaient aussi. Et les grands prêtres de la Science également. J’ai donc cherché l’orgasme?, je l’ai cherché comme le pouvait un grand timide noyé sous une profusion d’images. Je ne me méfiais pas encore assez du monde des adultes si remplis de certitudes qui, pourtant, changent tous les siècles.

La principale différence entre se masturber et faire l’amour, c’est l’échange de caresses guidées par des sentiments et générant du plaisir chargé de sentiments [2]. La masturbation ne procure pas d’orgasme?, elle procure une excitation de l’organe reproducteur, excitation qui s’intensifie un moment pour s’éteindre ensuite brutalement, le travail fait. Ce n’est sûrement pas cela que le monde appelle "orgasme?", cela ne mérite même pas un nom.

Bref, je disais que dans les années 2000 on m’avait souvent proposé le plaisir à consommer immédiatement, le plaisir à usage unique, en somme. Mais il m’est arrivé aussi, plusieurs fois (exemple), de rencontrer une aspirante à l’amour. Malheureusement ce monde est adapté aux rencontres furtives, société? et relations sociales ayant coévoluées ensemble. Les mœurs se développent conjointement avec le monde qui va avec, les unes renforcent l’autre et réciproquement. Ce monde est donc fait pour les rencontres sexuelles, anti-romantiques et qui s’oublient vite. Chaque individu? suit une trajectoire autonome, son lieu géographique, son lieu culturel et son lieu professionnel sont en constante évolution. Les êtres se croisent, c’est tout. L’amour n’a pas le temps d’éclore. Il ne faut qu’un instant au désir ; à l’amour, il faut une vie.

 

 

Et puisque ce n’est pas la vie seule qui fait pleurer, et parce que les larmes font du bien :
 

 

 

P.-S. : J’en profite pour republier ce texte important de Dominique Folscheid, (de son livre Sexe mécanique) que j’avais déjà publié ici.

« Aussi surprenant que cela puisse paraître, ce que nous appelons aujourd’hui "le sexe" est une nouveauté.
Il constitue une expression privilégiée de la figure historique de la sexualité humaine actuellement dominante, caractérisée par la dissociation, l’objectivation, l’extériorisation et la mécanisation, toutes formes de réduction dont le moteur est la volonté de toute-puissance et de toute jouissance de l’homme moderne. Captant ce qu’il y avait de plus précieux dans l’émergence de la liberté individuelle, l’égalisation des hommes et des femmes et la promotion de l’érotisme sexy, le sexe s’est constitué en dispositif, structuré par une logique impérialiste.
Il a envahi l’imagerie publique et remodelé notre imaginaire? sexuel?. Il a suscité l’apparition d’un nouvel Olympe de référence, peuplé de top models et de sex-symbols. Constitué en discours, il est devenu sexologie, qui se traduit dans le parler ordinaire sous forme sexophonique, agent de réduction et source de violence. Avec le porno pour paradigme, il a transformé le séducteur en baiseur. Il a imposé un nouveau type de liberté, la liberté libérée, qui ne nous laisse d’autre choix que de consentir à ce que le sexe exige.
Pour être dans le ton et dans le vent, il ne s’agit plus d’aimer, même plus de "faire l’amour", mais de "faire du sexe". »

 

Ce sexe se retrouve aujourd’hui partout, jusque dans la musique celtique !

 

Bon, peut-être le sexe et le sexisme, que je vois là sur la scène et plus encore dans la vidéo, ne sont en fait que dans mon regard, mais je ne le pense pas.