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Devenir ou Destin
En marchant , élaborer nos propres chemins ou bien suivre les vieilles ornières.

Vaste amoncellement de réflexions personnelles sur la vie, la science, la politique, la nature?, l’esprit?, parfois les actualités politiques… Dirigés vers un but : élaborer notre propre chemin afin d’éviter le morbide et prévisible destin capitaliste.

Le tout avec de nombreux détours musicaux.

Identité et ipséité
Article mis en ligne le 21 avril 2014

L’important est alors d’observer que, pas plus que la biologie contemporaine, la pensée traditionnelle n’a jamais éprouvé à titre d’énigme ce qui constitue la possibilité intérieure de l’individu?. On s’est trop vite contenté de ce qu’on voyait : des choses individuelles, telle pierre, tel arbre, tel homme. [...] Ce qui fait d’une chose ce qu’elle est à la différence de toute autre – ce qu’on appelle le principe d’individuation – dépend de la manière dont cette chose se montre dans le monde, c’est-à-dire dans l’espace et dans le temps. C’est la place qu’elle occupe dans l’espace et dans le temps qui l’individualise. [...] L’ennui, c’est que dans cette conception l’individualité d’un homme est du même ordre que celle d’un caillou. Aussi faut-il reconnaître que le principe traditionnel d’individuation est incapable de rendre compte de quelque chose comme un individu? ayant des droits, libre, etc. Et le motif ultime de cet échec, c’est le genre de phénoménalité à laquelle la pensée demande l’individuation, à savoir la phénoménalité du monde et de ses catégories extatiques où ne se donne à nous que l’identité d’une chose avec elle-même, jamais l’Ipséité d’un Soi.
Michel Henry, Difficile démocratie, in Phénoménologie de la vie, tome III, De l’art et du politique ; puf 2004 p.177-178. Auparavant publié dans Michel Henry, l’épreuve de la vie ; actes du Colloque de Cerisy 1996, Ed. du Cerf, 2000.

La manière dont la société? et ses membres envisagent aujourd’hui leur monde humain est viciée par les concepts utilisés, au moins par ceux d’identité et d’enracinement – un supposé enracinement dans l’Histoire, dans le temps, comme si les êtres vivants pouvaient se nourrir de choses passées. Nous disposons pourtant de mieux : l’enracinement dans la communauté (communauté de vie, de travail, etc. – voir mes mots clés enracinement et Simone Weil), et l’ipséité, un concept, un mot pour lequel je me contente, au moins pour le moment, de cette définition toute simple : où l’on se reconnaît soi-même aujourd’hui un autre qu’hier et pourtant toujours soi-même.
(voir aussi autour de ce sujet mon billet Renforcer l’âme de l’atelier et casser la logique du palais, et son post-scriptum)