Bandeau
Devenir ou Destin
En marchant , élaborer nos propres chemins ou bien suivre les vieilles ornières.

Vaste amoncellement de réflexions personnelles sur la vie, la science, la politique, la nature?, l’esprit?, parfois les actualités politiques… Dirigés vers un but : élaborer notre propre chemin afin d’éviter le morbide et prévisible destin capitaliste.

Le tout avec de nombreux détours musicaux.

Des "génocides" toujours en cours
Article mis en ligne le 25 avril 2015

A la fin de l’année 2013, ici même, j’écrivais : « Qu’est-ce qu’on en a à foutre, que l’État turc reconnaisse le "génocide" arménien ou que l’État français reconnaisse sa participation au "génocide" juif ? Les États sont des mécaniques, les mécaniques n’ont pas de responsabilité dans les affaires humaines, puisqu’elles ne sont que des outils. »

Certes, mais il y a quelque chose dont je n’avais pas conscience, quelque chose heureusement souligné par Vicken Cheterian dans Le Monde Diplomatique de ce mois d’avril : tout au long de la centaine d’années écoulées, l’État turc a continué la même politique nationaliste de "purification" ethnique et, surtout, religieuse, et ce n’est pas son gouvernement actuel, islamisant, qui risque de changer la donne. Les massacres ne se sont pas prolongés sans arrêts toutes ces années, bien sûr, mais la mise à l’écart des survivants et de toute leur descendance, si ; et elle dure.

Faut-il pour autant exiger de l’État turc qu’il reconnaisse "le génocide des arméniens" ? Non, ce n’est pas cela qui importe, d’autant moins que furent concernés, pendant toutes ces années, non seulement les Arméniens, mais aussi les Grecs ottomans, les Yézidis, les Assyriens, les Juifs… [1]. Non, ce qui importe, c’est que l’État turc cesse sa politique nationaliste d’épuration ethnique et religieuse, même s’il s’agit moins, aujourd’hui, d’épurer le territoire que de maintenir "pur" l’élite dominant ce territoire (le qualificatif "pur" signifiant "qui correspond à une idée officielle de l’« homme turc » et de la « femme turque » – en terre d’Islam, il faut toujours raisonner en double : une fois pour les hommes, une fois pour les femmes).

Plus généralement, ce qui importe est que tous les États abandonnent leur volonté purificatrice. Mais cela est-il possible ? La volonté purificatrice ne fait-elle pas partie de l’essence même du nationalisme, à minima sous la forme de l’obligation faite à chacun d’afficher une pleine adhésion à l’idéologie dominante ?

En France, aujourd’hui, existe un courant nationaliste qui partage beaucoup des volontés nationales turques, bien qu’une partie de ses adhérents rêvent de jeter à la Méditerranée les français d’origines turques, ainsi que ceux d’origines algériennes, marocaines, maliennes… et avec eux les français d’origines européennes ayant eu la curieuse idée de se faire musulman.

D’autres, pris dans ce même courant, interdisent l’affichage dans certains lieux publics de quelques signes religieux.