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Devenir ou Destin
En marchant , élaborer nos propres chemins ou bien suivre les vieilles ornières.

Vaste amoncellement de réflexions personnelles sur la vie, la science, la politique, la nature?, l’esprit?, parfois les actualités politiques… Dirigés vers un but : élaborer notre propre chemin afin d’éviter le morbide et prévisible destin capitaliste.

Le tout avec de nombreux détours musicaux.

Les pratiques médicales en milieu capitaliste et leurs bilans
Article mis en ligne le 20 août 2020

Un récent article du Monde, Face à Goodyear, Sophie Rollet « seule contre tous », m’a rappelé le combat d’Irène Frachon malheureusement connu sous le nom de « scandale Mediator ». Cette qualification fut son essentiel échec car elle réduisait le caractère d’abord commercial des activités industrielles pharmaceutiques à un cas semblant particulier alors qu’il est caractéristique, un cas parmi mille autres semblables. Et qu’elle maintenait ainsi cachés sous le tapis les impératifs commerciaux guidant souvent les choix de recherche dans les labos de cette industrie. Le scandale, en réalité, est beaucoup plus large, il s’agit de la présence permanente et bien installée de volontés commerciales dans nos pratiques médicales.

Ce scandale est plus accablant encore en ce concerne les déséquilibres psychiques, car si la médecine organique repose malgré tout sur un savoir réellement de source scientifique, la médecine scientifique de l’esprit?, du psychisme, n’existe pas encore et commence à peine à être inventée.

Ce qui n’a pas empêché l’élaboration d’un « Manuel Diagnostique et Statistique des troubles mentaux », le DSM, car celui-ci ouvre la voie à un tas de pratiques qui n’ont jamais été justifiées scientifiquement et qu’il encourage et absout par avance. Il est, par exemple, beaucoup de personnes qui auraient gagné à être laissées avec leur « bipolarité » et leurs communautés, ces dernières et les « bipolaires » en question seraient mieux parvenus à adapter les modes de vie de tous afin de pouvoir intégrer ou effacer des comportements marginaux pouvant être dangereux, tandis que nos sorciers distributeurs de « régulateurs de l’humeur » n’y songeaient même pas et ne parvenaient, pour le bonheur de l’« économie » marchande, qu’à multiplier les déséquilibres à maîtriser. Les « régulateurs », « antidépresseurs » et tutti quanti finissent toujours pas apporter, à la longue, de véritables troubles invalidants.

C’est le frère d’un diagnostiqué « bipolaire » maintenant devenu parkinsonien avec des os partant en capilotade, tout cela par la grâce de notre médecine psychiatrique, qui parle ici. Il se peut qu’il dise des bêtises, son humeur n’étant pas régulée par la médecine ni par le tabac et fort modérément par le vin (un peu moins modérément par les sucreries et le cacao). Quoi qu’il en soit, tandis que la psychanalyse cherche encore à analyser nos esprits de sa manière non scientifique, l’industrie psychiatrique s’entête à les corriger matériellement de manière « économiquement » profitable mais sanitairement désastreux. Tout comme une autre industrie d’origine et de prétention médicale s’est mise à remodeler le corps de la femme. Les patients de la psychiatrie? tendent à perdre l’esprit? qui était propre à leur corps et à leur expérience, leur vie, sans avoir la possibilité de s’en refaçonner un autre en s’intégrant autrement mais toujours librement dans leurs communautés [1], leur esprit? étant maintenant réduit à l’état d’un fantôme en train de combattre un fantasme : celui, toujours entretenu, élaboré par et pour la psychiatrie? chimique (marchande), la folie marchande se révélant ainsi dans toute sa gloire (mortifère mais – ô combien ! – « performante »), incarnée.

Moins prétentieuse, l’industrie du bâtiment se contentait de transformer le bois déjà mort (tué pour cela), non les arbres encore vivants. Mais, ce faisant, elle a tout de même fortement pollué l’air de nos appartements ; et remplacé une partie de nos forêts (vivantes) par des plantations dont on chasse toute vie non encore rentabilisée par régulation.